Le désert des Agriate se visite à la force des bras

Publié le par Jean-Sébastien Soldaïni

Flotter au ras des vagues, avec une légère sensation de glisse. Et voir calmement dérouler sous ses yeux les paysages qui entourent le golfe de Saint-Florent. Un plaisir qui se mérite à la force des bras puisque réservé à ceux qui osent l’aventure du kayak de mer. Au départ de la plage de la Roya, le trajet dure près de deux heures avant de rallier le Loto. Et au total, 12 kilomètres seront parcourus aller-retour.

« Je voulais faire le tour du désert des Agriate autrement qu’en voiture, explique Patrice Georges. On a en plus le plaisir de se balader sur l’eau ». Et il ne sera pas déçu. La plage à peine quittée, la douzaine de kayakistes laisse le port de Saint-Florent sur sa droite, juste avant de rejoindre la pointe et le phare de Fornali. L’occasion de faire une première pause. Et de constater que les bras commencent à forcer. « Il faut surtout avoir beaucoup d’équilibre pour ne pas chavirer », note le jeune Valentin Fraimout, en promenade avec ses deux frères.

« La force des rames se transmet par les jambes »

Johan Herry, le moniteur, en profite pour faire son travail de guide. « En face, vous avez la plage de Nonza avec au-dessus l’ancienne mine d’amiante. Et maintenant, cap sur la tour cassée que vous voyez au loin ». Il s’agit de Mortella, un édifice génois à moitié effondré.

C’est la dernière pointe à doubler avant de rejoindre le Lodu. « Et là c’est super de voir l’émerveillement des gens lorsqu’ils découvrent les eaux turquoise », sourit Johan Herry. La pause est alors bien méritée et on remarque que les jambes ont, elles aussi, souffert de l’effort. « C’est la force des pagaies qui est transmise au kayak », ajoute le moniteur.

Après un bivouac d’une heure et demie la petite troupe reprend le chemin du retour. Plus tôt que prévu. Une petite houle se lève sur le golfe de Saint-Florent. La punta Cavallata est battue par de petites déferlantes qui vont rendre le retour plus difficile.

Mais la Conca d’oro, qui s’ouvre littéralement devant les yeux des kayakistes, permet d’oublier la fatigue. Et tandis que sa mère pagaie, Gabriel, 6 ans, a choisi de s’endormir. Au ras des vagues.

Publié dans Corse-Matin

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